« C’est avec des hommes comme l’équipage du Rubis, que nous referons la France » Gal. de Gaulles, Juin 1945
Les caractéristiques
La naissance
L’entrée en résistance
Le commandant, Georges Cabanier, refuse l’ordre. Cependant il met au vote la destinée de ses 52 membres d’équipage. Ils refusent tous la reddition. C’est l’acte de bravoure fondateur de ce navire, qui sera l’un des seuls à ne pas se saborder dans la rade de Toulon le 27 novembre 1942. La destinée de l’équipage est scellée : ils se battront jusqu’à la fin. La décision est prise, les Allemands ne mettront pas un pied dans ce navire.
Cela vaudra au Rubis d’être le seul navire à être décoré de l’ordre des “Compagnons de la libération”.
Le commandant, Georges Cabanier, refuse l’ordre. Cependant il met au vote la destinée de ses 52 membres d’équipage. Ils refusent tous la reddition. C’est l’acte de bravoure fondateur de ce navire, qui sera l’un des seuls à ne pas se saborder dans la rade de Toulon le 27 novembre 1942. La destinée de l’équipage est scellée : ils se battront jusqu’à la fin. La décision est prise, les Allemands ne mettront pas un pied dans ce navire.
Cela vaudra au Rubis d’être le seul navire à être décoré de l’ordre des “Compagnons de la libération”.
L’épopée guerrière
Revenons à notre épopée glorieuse. Depuis son nouveau port d’attache, Dundee en Ecosse, les missions s’enchaînent à un rythme effréné. Il est déployé essentiellement dans la mer du Nord et dans la mer Baltique. Le Rubis accumule les exploits grâce à sa furtivité et à sa puissance de feu.
Il devient le champion français des navires coulés.La liste complète de ses exploits est interminable ! Pour vous donner un ordre d’idée, lui et son vaillant équipage coulèrent 18 bâtiments ennemis et en endommagèrent deux, dont un sous-marin U-boot. Là encore, c’est le seul à avoir pu rivaliser face à un U-boot. Ce grâce à son expérience et à sa furtivité, malgré l’avance technologique des meutes de “Loups gris” de la Kriegsmarine.
La reconnaissance anglaise
Son efficacité fut même saluée par le commandement anglais, comme en atteste ce télégramme de l’amiral Horton de la ROYAL NAVY :
«Toutes mes félicitations pour le mouillage de votre 500e mine. En tant que seul sous-marin mouilleur de mines dans les eaux métropolitaines pour la plus grande partie de la guerre, vous avez fait un travail remarquable et de valeur exceptionnelle qui a causé de formidables pertes à l’ennemi et la dislocation de son trafic maritime. Mes meilleurs souhaits pour les prochaines 500. »
La petite histoire au service de la grande: "On a frôlé la mort…"
Il ne se reposera jamais sur ses lauriers, comme en atteste ce témoignage du dernier “oeil” du Rubis, Gaston SNAZ :
“Peu après le début des hostilités, le CC Georges Cabanier, nommé commandant en chef des forces du Pacifique, laisse le commandement à son second, le LV Henri Rousselot.En août 1941, au cours d’un mouillage de mines près des fjords, le nouveau pacha repère au périscope un convoi allemand. Malgré les consignes de ne pas lancer de torpille avec des mines à bord, il donne l’ordre de tirer. » L’occasion était trop belle ! Pensez-vous, un pétrolier de 4 500 tonnes, on n’allait pas le laisser passer ! » Soudain, le sous-marin subit une violente secousse. La torpille lancée de la tourelle arrière est restée coincée à l’extrémité du tube. Laissant à peine le temps à son équipe de reprendre ses esprits, le LV Henri Rousselot fait pivoter le Rubis qui se soulage aussitôt de deux nouvelles torpilles. « Mouche ! » La déflagration est énorme. « Ce coup là, on l’a senti passer ! » Le sous-marin, situé à 350 m du convoi au lieu des 800 m réglementaires, est touché. Le choc est très violent. « C’est comme prendre un mur en voiture à la vitesse de 35 km/h ! » Déstabilisé, l’énorme engin coule en quelques secondes, heurte le fond et s’enfonce partiellement dans le sable. « Impossible de repartir, nous étions enlisés ! ».
« Le Rousselot, c’était un sacré marin ! »
Minutes et heures d’angoisse se succèdent. Leur salut, les sous-mariniers du Rubis le doivent à l’entêtement de leur chef. Inlassablement, il fait donner les machines plein tube, d’avant en arrière, d’arrière en avant, jusqu’à ce que son bâtiment commence à bouger. Enfin une lueur d’espoir. Les tentatives continuent de plus belle. Soudain, le sous-marin s’échappe de son piège de sable. La remontée commence. « Ça a été très vite ». Si vite que le sous-marin atteint la surface avec 55° de pointe. Troisième secousse très violente. Cette fois, les 140 packs de batterie du bord lâchent sous le choc, les moteurs sont désormais inutilisables. A 2 milles de la côte, le danger pouvait survenir d’un instant à l’autre. Surtout en surface. Occultant les conseils anglais visant à détruire les documents top secrets et à couler le Rubis, le LV Rousselot envoie ses électriciens au charbon. Expérimentés, ceux-ci parviennent à coupler une trentaine de batteries, un diesel repart. Inespéré. Mais pour rentrer, il faut traverser un champ de mines allemand. La détermination de l’équipage ne faillira pas. « On était partis avec le Rubis, on rentrera avec ! » A l’aide des différents points donnés par les Anglais, le P15 parvient à se faufiler entre deux mines. L’idée folle de Rousselot se transforme en acte de courage. Le Rubis rentre à la base. A quatre nœuds, mais il rentre. Entier.”
L’hommage français
Tous ces faits d’armes, valurent cinq citations à l’ordre de l’Armée, donnant aux membres de son équipage le droit et l’honneur de porter la “fourragère” aux couleurs de la médaille militaire. Ses deux commandants, Georges CABANIER et Henri ROUSSELOT deviendront tous deux amiraux et même chef d’état-major de la Marine pour le premier.
Dans le petit village de Mayfield, au nord de l’Angleterre, le 14 octobre 1941, le général de Gaulle épingle la croix de la libération sur le fanion du Rubis, il aura cette citation révélatrice au sujet de la renommée de ce navire :
« Bâtiment qui n’a cessé une seule heure de servir la France dans la guerre depuis le début des hostilités et dont l’état-major et l’équipage ont fait preuve des plus belles qualités guerrières en accomplissant de nombreuses et périlleuses missions dans les eaux ennemies, a infligé aux transports maritimes allemands des pertes sévères. Très sérieusement endommagé au cours d’une attaque, a réussi à regagner sa base aux prix d’efforts inouïs du personnel en traversant un champ de mines très dangereux. »
La mascotte
Le pavillon pirate
Son Pacha, le Lieutenant de Vaisseau Rousselot, est le seul officier à avoir participé à la totalité des missions du Rubis ; il est d’autre part l’officier de marine allié le plus décoré par l’Amirauté Britannique. Les missions et les victoires du Rubis figurent toutes sur le fanion de pirate, le “Jolly Roger” qu’il avait le privilège de porter. Il comptabilise toutes les missions, même les non officielles, d’où la différence. Ce fanion était régulièrement arboré par les sous-marins anglais au retour des missions victorieuses et c’est tout naturellement que les Anglais offrirent le sien au Rubis suite à ses succès. Voici son explication:
Bandes blanches : 11 navires de commerce coulés
Bandes rouges : 9 navires de guerre coulés
Bandes blanches traversées d’une torpille rouge : 3 navires coulés à la torpille.
22 mines blanches pour les différentes missions de mouillage.
La dague évoque une mission de débarquement d’un agent de renseignement.
Les décorations : Compagnon de la Libération et Croix de Guerre.
L’ordre des “Compagnon de la Libération”
C’est une décoration décernée pour récompenser des personnes qui se sont distinguées dans leur lutte pour libérer la France du joug Nazi. C’est la distinction la plus élevée après “l’ordre national de la Légion d’Honneur”. Cette médaille est à l’effigie de la Croix de Lorraine et elle fut créé en 1940 par le Général de Gaulle. En dehors de personnes physiques, les seules entités à avoir reçu cette distinction se comptent sur les doigts d’une main. Le Rubis a reçu cet honneur mais ce n’est pas le seul.
Par exemple l’île de Sein reçut cette distinction parce que la totalité des hommes valides rejoignirent le général de Gaulle suite à l’appel du 18 juin 1940. Sur les 400 premiers hommes qui entrèrent en résistance avec le Général à Londres, 130 venaient de l’Île de Sein.
Ou bien ma ville natale de Grenoble qui s’illustra face à l’arrivée de la Wehrmacht et du SS Paul Heimann, en organisant une violente résistance : ils firent exploser des casernes, des dépôts de munitions et en organisèrent une manifestation, en pleine occupation nazie, le jour du 11 novembre 1943. La date ne fut pas choisie au hasard. La riposte fut tellement dure et meurtrière que cette journée est restée dans les mémoires comme la “Saint Barthélémy Grenobloise” pour, comme l’appelait la BBC, la “Capitale des Maquis”… Je m’égare, revenons-en à notre sous-marin.
Après l’enfer, le repos.
Lancé en Avril 1933, il est condamné le 4 octobre 1949, abandonné au fond de l’arsenal de Toulon et livré à la rouille en attendant les ferrailleurs.Quelque temps plus tard, c’est là qu’un jeune ingénieur du génie maritime accompagné du Lieutenant Blondel, ancien officier « en 3éme » du Rubis remarque la vieille coque et demande :
– « Qu’est-ce que c’est que ce tas de ferraille ?
– C’est le Rubis.
– D’où sort-il, celui-là ? » Blondel fait face à l’ingénieur et lui répond en serrant les dents :
– « De l’enfer. » Puis il tourne les talons et le plante là.
L’Amiral et chef d’état-major CABANIER, ancien commandant du Rubis, a vent du sort réservé à ce monument de la marine. Il refuse de voir la dépouille de “son” sous-marin livrée en pâture aux ferrailleurs, jugeant cette fin indigne. Il est décidé de le couler au large du Cap Camarat, dans une zone dépassant les 3000 mètres de fond. Lors de la cérémonie, il eut cette citation :
« Le sous-marin Rubis avec le souvenir de son équipage, symbole de tous nos disparus en mer, repose au large de Cap Camarat enveloppé dans son linceul marin qui ne pouvait être que le sien, coulé volontairement par un de ses anciens commandants de la guerre, qui refusa de livrer sa dépouille aux acheteurs de ferraille”
Le dernier rebondissement
Les obsèques
Le Rubis ne repose pas seul, ses deux pachas, l’Amiral Georges CABANIER, l’Amiral Henri ROUSSELOT, ainsi que le cuisinier, torpilleur Gaston SANZ, ont vu leurs cendres répandues au dessus de la position du sous marin avec lequel ils avaient traversé tant d’épreuves.
L’héritage
En hommage aux exploits du Rubis, les sous-marins nucléaires d’attaque français de 1ere génération sont nommés “classe Rubis”. Six ont été construits depuis leur lancement en 1974. Le navire de tête, livré en 1983, reprit le nom de son illustre prédécesseur, le “Rubis”. Tous les équipages des classe Rubis portèrent la fourragère distinction héritée de leur mythique ancêtre.
La renaissance
La chasse au trésor
Alveen
INFORMATIONS
- Type de site : Épave Sous-marin mouilleur de mines
- Profondeur minimum : 34m
- Profondeur maximum : 40m
Difficulté de la plongée
LOCALISATION
Références:
http://jlvlino.free.fr/agaasm/articles_cols_bleus_recents.htm
http://maupiti22.free.fr/lerubis.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rubis_(1931)http://www.u-boote.fr/rubis.htm
http://www.forumsousmarin.fr/forum/viewtopic.php?t=1204